Chantal Gevrey
EXIT
Montréal, Bouquinbec, 2024, 198 p.
Excédé par l'entêtement des humains à transformer l'arche de Noé en Titanic et l'Éden en poudrière, le créateur annonce : « Voici que je fais une Terre nouvelle ». En serions-nous aux derniers jours de la version 1 ? Perte de repères, vieillissement, solitude, emballement technologique et climatique, dématérialisation, maladies, bruits de guerre, etc. se conjuguent pour alimenter l'anxiété. Disparaître, tout individu s'y prépare tôt ou tard. Mais dans ces conditions inédites ? Mais l'espèce elle-même ? N'existe-t-il pas, comme dans le cycle de la vie biologique ou dans la succession des saisons, une promesse de renouveau ?
Par la nouvelle et la poésie, du fait divers local et de l'intime au déménagement des survivants de l'apocalypse vers un autre coin du cosmos, Exit donne corps à quelques aspects de cette problématique.
Acheter en format imprimé au Canada
Le cœur à la fête
Montréal, Bouquinbec, 2018, 104 p.
Noëls inusités, Noëls noirs… Les fêtes constituent de puissants révélateurs. Leurs projecteurs éclairent soudain tel pan de réalité, tel état d’âme qui attendait son heure, tapi derrière le quotidien. La féerie qui brille à l’avant-scène plonge en même temps l’envers du décor dans une ombre plus épaisse qu’à l’ordinaire – mais ce qui échappe aux regards n’a pas pour autant cessé d’exister. Se laissera-t-on gagner par la joie naïve de son enfance, ou se sentira-t-on au contraire plus fragile, plus oublié, plus mal en point?
Nuages à l’horizon –
Nouvelles du prochain monde
Montréal, Bouquinbec, 2015, 142 p.
L’actualité nous bombarde d’images, de commentaires et de chiffres sur les effets du réchauffement climatique: le dernier record de chaleur, la force des ouragans, le recul des glaciers et autres phénomènes liés à l’environnement. Mais comment les individus et les sociétés évolueront-ils, comment nous adapterons-nous, de l’intérieur, à cette crise ? Voici quelques scènes d’un futur possible. Il ne faut y voir ni un réquisitoire ni une prophétie apocalyptique. Il s’agit plutôt d'une interrogation sur ce que nous devenons peut-être insensiblement. Chacune des onze nouvelles composant ce recueil constitue une séquence de l’avenir que pourraient connaître les plus jeunes d’entre nous. Où et comment vivront-ils ? Sur quelles bases réaménageront-ils le contrat social ? Quelles idéologies les opposeront ou les rallieront ? La Terre demeurera-t-elle vivable ? Nuages à l’horizon aborde ces questions sous forme d'histoires, alors que nombre de faits sont déjà documentés, la récolte déjà semée.
Les nouveaux cannibales – Contes politiquement incorrects
Montréal, Fondation littéraire Fleur de lys, 2006, 221p.
Les grands méchants loups et les ogres de notre époque se cachent plus souvent qu’autrement sous le vernis de la rectitude politique. Au rendez-vous de ces mangeurs d’hommes, pêle-mêle : les ultraviolets, le fisc et la bureaucratie, le subconscient des victimes, les paparazzi, les baby-boomers, le voyeurisme du citoyen modèle, la course au profit, la domotique, l’obsession de la sécurité, le vieillissement et la dénatalité, la pollution, et bien d’autres que le lecteur aura beau jeu de démasquer sous la dérision « douce » de contes à l’apparence inoffensive.
Trajets – Triptyque urbain
Lévis, Fondation littéraire Fleur de lys, 2005, 187 p.
Dans ce triptyque, trois monologues expriment l’univers mental d’autant de personnages centraux reliés entre eux, à leur insu, tant par le cadre étroit d’un parcours parfois initiatique que par une solidarité mystérieuse qui transcende individualités, milieux et époques pour plonger ses racines dans une nécessité «en quelque sorte cosmique», comme le dira l’un des protagonistes. Une lecture au premier degré (des personnages, un décor, une histoire) rejoint l’expérience quotidienne de tout citadin. Mais les trajets imaginaires se superposent aux trajets réels, des significations cachées se révèlent peu à peu, grâce à des recoupements explicites ou suggérés, à qui veut bien les découvrir.
Ô 450 !
Scènes de la vie de banlieue
Montréal, Marchand de feuilles, 2005, 190 p.
« La banlieue est un thème largement ignoré de notre littérature. Les lieux d’enracinement classiques sont la ville ou la campagne. Pourtant, les agglomérations les plus peuplées de notre province, après Montréal et Québec, sont des banlieues. Est-ce à dire qu’il ne se passe rien au ras du gazon? Pas du tout. À en croire Chantal Gevrey, c’est plutôt le contraire. Dans sa suite de banlieuseries, la géopolitique de quartier prend le dessus sur les modes.
Vous trouvez un tube de lubrifiant vaginal dans la pharmacie de grand-mère qui a 80 ans. Votre fils vous explique qu’il est métrosexuel. Le préposé des pré-arrangements funéraires vous demande si vous désirez servir des mini-pizzas à votre veillée funèbre. Votre mouvement de taï-chi favori est “flatter l’encolure du cheval” et vous l’effectuez dans le pollen de pissenlit de votre voisin. La banlieue est décidément universelle. » (Marchand de feuilles).
« Une délicieuse suite de récits caustiques sur la vie de banlieue » (Voir, Montréal, 1er septembre 2005).
Récits de l’en allé
Laval, Fondation Fleur de lys, 2003, 86p.
Les Récits de l'en allé se composent de 16 nouvelles extraites de plusieurs recueils inédits. Leur écriture s’est échelonnée au fil des ans mais, comme le suggère le titre, elles s'articulent autour du thème commun de l'absence. Elles évoquent une dimension cachée contredisant parfois la logique du réel, un décalage qui force à douter de l'évidence. En un temps, en un lieu donnés, présence et absence se mêlent, différents plans de l'être coexistent, rien n'est simple. Sommes-nous vraiment là où nous croyons être ? Qu’y a-t-il, derrière le réel, que nous ne voyons pas ? Le départ, la mort, le rêve, les occasions manquées, autant de formes parfois ambiguës de l'ailleurs. Ce recueil leur donne quelques visages.